L’Histoire se complaît à me faire revivre ma tristesse.

Cette courte citation exprime un sentiment de mélancolie et de résignation face au poids du passé. L’Histoire apparaît comme une force inéluctable qui condamne à revivre sans cesse sa tristesse. Il y a l’idée d’un déterminisme historique qui empêche d’échapper à la douleur des souvenirs, comme si nous étions prisonniers d’un éternel ressassement de nos blessures intimes. Le verbe « se complaît » suggère même une forme de cruauté de l’Histoire qui prendrait un malin plaisir à raviver nos peines, tel un bourreau se délectant de la souffrance de sa victime. C’est le portrait d’un être écrasé par son passé, incapable de s’en libérer pour aller de l’avant et condamné à ruminer sa douleur. Une sombre méditation sur la difficulté à se défaire de ses chaînes intérieures et de l’emprise des vieilles afflictions que l’Histoire se fait un devoir de toujours remettre sur le devant de la scène, dans une danse macabre et obsédante. Un cri de désespoir étouffé d’une âme murée dans sa souffrance et qui en vient à personnifier l’Histoire comme l’instrument de son supplice moral.

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